La cougar n’est ni une maman ni une pute

Il y a les gens bipolaires qui oscillent entre l’exaltation et la dépression. Et il y a des conceptions bipolaires des relations amoureuses. La pire et la plus connue est la classique projection masculine faite sur les femmes. Elles sont ou bien des mamans, c’est-à-dire pures, innocentes, douces, protectrices, fiables, ou facile, c’est-à-dire légères, infidèles, méprisables. Voilà qui réduit de beaucoup le champ des possibles, non ?

Pourquoi ce dualisme ?

Dans cette conception archaïque, il y a les femmes qu’on respecte (avec lesquelles on s’engage dans de longues relations avec enfants et PEL à la clef) et celles qu’on ne respecte surtout pas (qu’on bascule le temps d’une soirée, la f***friend de service, etc). D’un côté, les sentiments et l’attachement sur la longue durée, de l’autre le flirt et la fulgurance éphémère. Allez, il est temps d’oublier la sainte et l’actrice hyper-douée des films ! On redescend dans la réalité. Chacun peut être tout à la fois.

Ce qui compte : le terrain de la rencontre

La sexualité est le territoire secret de chacun. Chacun a à découvrir son plaisir dans les bras d’un autre ou de plusieurs autres. L’énumération des partenaires a ici peu d’importance. Ce n’est pas la compétition. Une cougar a forcément une vie amoureuse passée derrière elle, c’est ce qui fait ce qu’elle est aujourd’hui. Un jeune homme a ses propres expériences et a envie d’en connaître davantage. Ils vont pouvoir se rencontrer.

Ni papa ni légé

Au-delà d’un machisme primitif, cette distinction pointe du doigt la difficulté inhérente d’être en couple. Avec le temps, l’affection et les sentiments prennent de plus en place en place. On devient une entreprise à deux et l’on veut protéger l’autre. Résultat ? On commence à se materner, à se nommer des petits surnoms, à s’échanger des mots doux. Ce n’est pas qu’une question de genre. Le toy boy peut lui aussi se transformer en objet ou en compagnon asexué qui se laisse gentiment câliné. Bref, on finit par infantiliser l’autre et il n’y a rien de pire pour la rencontre. Résultat ? Inévitablement, on a envie d’aller voir ailleurs.

Tournez manège !

Ce n’est pas qu’une question de projection. Une cougar peut plus facilement glisser dans ce piège. Plus âgée et expérimentée, elle peut prendre une certaine assise sur son amant. Or elle ne doit pas oublier qu’elle est aussi une femme qui a besoin d’être prise. Autrement dit, s’il y a un rapport de pouvoir, évitez qu’il soit unilatéral. Faites en sorte d’inverser en permanence les positions. C’est peut-être là le secret. Qu’on soit toy-boy ou cougar, il n’y a pas de rôles prédéterminés. Et il n’y a pas simplement deux pôles entre lesquelles vaciller. Il faut expérimenter à deux toutes les possibilités offertes dans l’exploration des sentiments et des sens. Il n’y en a pas deux mais des milliers. Ca promet !

Les autres stéréotypes amoureux à déconstruire

Si la vision binaire de la femme en « maman » ou en « facile » est l’un des clichés les plus ancrés, elle n’est pas la seule. Les hommes aussi subissent des projections simplistes : le macho dominant qui refuse toute vulnérabilité ou le romantique éperdu prêt à tout sacrifier pour sa belle. Ces visions rigides empêchent d’explorer la complexité des relations et de laisser place à des connexions plus authentiques.

L’influence culturelle et sociétale

Ces conceptions stéréotypées ne viennent pas de nulle part. Depuis toujours, la littérature, le cinéma et la pop culture ont nourri ces dualismes : la femme fatale vs l’épouse parfaite, l’homme viril vs le gentil garçon trop tendre. Ces schémas sont encore renforcés par les réseaux sociaux, où les images idéalisées des relations amoureuses font croire à des rôles préétablis. Pourtant, la réalité est bien plus nuancée.

Les nouvelles dynamiques des relations modernes

Aujourd’hui, la frontière entre amour et désir est plus floue. Les modèles évoluent, et les nouvelles générations explorent des relations plus flexibles : polyamour, relation libre, partenaires occasionnels… La binarité amour/plaisir perd peu à peu de sa pertinence. De plus en plus de couples refusent d’entrer dans une case, préférant une approche plus personnalisée et adaptée à leurs désirs réels.

Les pièges de l’idéalisation dans une relation

L’un des dangers du dualisme amoureux, c’est l’idéalisation excessive du partenaire. Que ce soit en plaçant l’autre sur un piédestal ou en le réduisant à un rôle, cette vision tronquée peut mener à la déception. Personne ne correspond parfaitement à une image figée. Une relation équilibrée repose sur l’acceptation de l’autre dans toute sa complexité, sans chercher à l’enfermer dans une catégorie préconçue.

Comment sortir du schéma binaire ?

Déconstruire ces clichés demande d’adopter une communication ouverte, où chacun exprime ses désirs et ses attentes sans craindre le jugement. Il faut aussi apprendre à laisser place à l’imprévu : une relation peut évoluer et changer avec le temps. Enfin, expérimenter de nouvelles façons d’interagir permet d’enrichir la connexion avec son partenaire. Oublier les rôles imposés, c’est se donner la liberté de vivre une histoire unique et épanouissante.